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revenez plaisirs exilés

DIMANCHE 7 AVRIL 2024

17:30 | LE VIDEODROME

Revenez plaisirs éxilés (sur alceste)

Jacques Rozier France | 2012 | 77 min | version moyenne
PRODUCTION A17 & EXTÉRIEUR NUIT.
Film réalisé à partir d’extraits saisis pendant les répétitions et la générale
à l’Opéra Royal du Château de Versailles et au Théâtre des Champs-Élysées,
en 1992, de Alceste, opéra de Jean-Baptiste Lulli, (livret Philippe Quinault,
direction musicale Jean-Claude Malgoire, mise en scène Jean-Louis Martinoty).
 
 
Jacques Rozier : «  le filmage d’un opéra ne doit pas être envisagé comme un simple enregistrement. Le « tempo visuel », (c’est à dire  mouvements de caméra, changements de plan, vitesse du zoom ou des travellings) doit être en bonne correspondance avec la musique. Ce que savaient merveilleusement faire les maîtres de la Comédie musicale américaine. A l’opposé de l’ordinaire travail de captation à plusieurs caméras, induisant un découpage analytique, procédé passablement grossier. »
 
C’est un film autour de la représentation d’un opéra de Lulli, Alceste, le travail de répétition et de mise en place de cet opéra, filmé avec le regard singulier et érudit de Jacques Rozier, passionné de lullisme, respectant le tempo de la musique et les temps de la dramaturgie et captant des « moments de miracle ».* Un film qui montre la dérision du spectacle et en même temps toute sa grandeur. 
« Revenez Plaisirs Exilés » est une partie d’un alexandrin écrit par Philippe Quinault, librettiste de Jean-Baptiste Lulli pour le prologue de l’opéra «ALCESTE ».
 
En 1989, je découvre à l’Opéra Comique « ATYS », opéra de Jean-Baptiste Lulli. Révélation musicale pour moi, comme pour beaucoup d’autres.
Je sollicite et obtiens du responsable musique de la 7 – esquisse à l’époque de la future Chaîne ARTE – un budget pour tourner un sujet sur cet opéra en cours de représentations en France.
 
En même temps, j’obtiens l’accord du Metteur en scène, Jean-Marie Villégier, du Chef d’Orchestre, William Christie, la possibilité de tourner durant les quatre représentations de « ATYS » à l’Opéra de Montpellier – sous réserve de l’invisibilité de ma présence technique – William Christie ayant gardé un mauvais souvenir de la captation effectuée par FR3 en 1987. 
Je tourne sans problème et monte un sujet de quarante minutes intitulé « L’Opéra du Roi » (« ATYS » était l’opéra de Lulli préféré de Louis XIV)
 
Je connaissais toutefois l’existence discographique du 1er opéra de Lulli enregistré en France, dès 1974, « ALCESTE », à l’initiative du Chef d’Orchestre Jean-Claude Malgoire. Jean-Claude Malgoire, né à Avignon, est en charge depuis 1966 de l’Atelier Lyrique de Tourcoing, dont il est le fondateur et le Directeur Artistique, et le pionnier en France de la redécouverte du répertoire baroque.
 
Lorsque en décembre 1991 j’apprends que se montait à l’Opéra Royal du Château de Versailles ce même opéra, « ALCESTE », je me rends à l’une des premières répétitions. Et sans même prendre le temps de faire la moindre démarche pour avoir l’accord préalable d’une Chaîne, j’obtiens de J-C Malgoire et J-L Martinoty (le metteur en scène) un accord et assure moi-même la prise de vues avec l’aide d’un ami pour la prise de son.
 
Quelques jours après, à l’issue des représentations, j’ai un avis favorable de Yves Jaigu, à ce moment-là Directeur des Programmes de FR3 – qui lui même avait été à l’origine de la captation par FR3 d’ATYS en 1987 – et de Pierre-André Boutang, responsable de l’émission « OCEANIQUES ».
 
Mais Pierre-André Boutang prend alors des fonctions à la 7. Il était question  que le sujet « ALCESTE » transite sur la 7, toutefois une chargée de mission pour les programmes lyriques sur la 7 dit avoir elle-même un projet identique. 
Les représentations de cet opéra étant terminées, rien ne se fait.
Tout le travail fait par moi sur l’opéra « ALCESTE », à savoir l’ensemble des prises de vues reste inédit.
 
Les choses en restent là jusqu’en février 2010 : Le programmateur du programme le « Printemps du Baroque » à l’Auditorium du Louvre, Nicolas Bomsel, ayant appris que j’avais longtemps auparavant tourné à Versailles, pendant les répétitions et la générale d’ « ALCESTE », me contacte. Je lui dis que j’ai conservé les éléments restés inédits.
 
Je présente alors au Louvre une partie des prises de vues effectuées vingt ans auparavant, à la grande surprise des spécialistes et des musicologues présents à cette manifestation de février 2010.
 
Enfin le 20 décembre 2010 on montre à Marseille, la même chose – plus la maquette d’un autre film à partir des mêmes rushes – dans une manifestation préparée et présentée par « EXTERIEUR NUIT » : « Jacques Rozier filme l’opéra baroque » en présence et avec la participation de Jean-Claude Malgoire, ravi de revoir ce sujet sur cet opéra de Lulli et encore plus ce nouveau film.
 
Jacques Rozier